Larache anciennement appelée Lixus

Au Maroc, Larache sut se défendre du tourisme en masse et permet toujours de se régaler du silence et de la béate sieste méditerranéenne.

Les Phéniciens fondèrent dans la colonie de Lixus un port commercial. L'emplacement s'avéra tellement bénéfique que jusqu'à la fin du xv* s. Lixus, et ensuite Larache fondée près de ses ruines, était considérée comme un des plus importants ports du Maroc. Au IIe s. av. J.-C., les Romains succédèrent aux Phéniciens. Comme souvenir de cette époque, il reste de nos jours des vignobles qui, bien que sauvages, constituent toujours un élément important du paysage.

C'est à ces vignobles que se référa la tribu arabe Béni Arouss, présente sur ces terrains, qui fonda près de la colonie dévastée de Lixus une ville nouvelle quelle appela El Araich (vignoble).

Les Portugais résidant à Tanger Asilah, pillèrent la ville et en expulsèrent les Arabes. L’aide vint du sultan de Fès, Mohammed Ech-Cheikh qui bâtit une forteresse énorme près du fleuve Lakkous et fortifia le port. Il s'avéra que ni les Portugais ni les Espagnols ni les Français ne furent en mesure de conquérir la forteresse qui ne fut prise que par les pirates, auxquels elle servit de siège jusqu'en 1610, quand elle se vit reprise par les Espagnols. 

C'est en 1689 seulement que le sultan Moulay Ismail récupéra la ville au profit du Maroc À l'époque du protectorat français au Maroc (1912-1956), Larache était gouverné par l'Espagne, dont la culture imprégna la ville.

Aujourd'hui, on entend fréquemment parler espagnol dans les rues de cette ville moderne, comptant env. 100000 habitants. On y trouve des institutions promouvant la culture espagnole, telle l'Association des Ecrivains Marocains en Langue Espagnole (AEMLE). Les rues pittoresques ressemblent à celles des villes de la péninsule Ibérique. Dans les ornements et solutions architectoniques, domine le style andalou, constituant un mélange de styles espagnol et marocain.

Le créateur du théâtre de l’absurde enterré à Larache

Le vieux cimetière espagnol de Larache est le lieu de repos de Jean Genet : génie et pickpocket compulsif.

Très éprouvé par le destin, Genet se voit régulièrement emprisonné pour des vois plus ou moins importants. En prison, il écrit et publie ses livres. Récidivistes et homosexuel, il encourt une peine d’emprisonnement à perpétuité. Et c'est à cette époque-là que Jean Cocteau et Jean- Paul Sartre découvrent son talent. Les écrivains célèbres le défendent devant le tribunal et, grâce à leur influence, en 1949, obtiennent son acquittement.
Jean Genet vécut au Maroc, qui l'enchanta comme de nombreux autres écrivains. Il y rencontra l'homme de sa vie et y vécut ses dernières années. Bien qu’il soit mort à Paris, son corps gît au cimetière espagnol de Larache.

Au cœur de la ville, la place de la Libération se présente avec ses nombreux cafés et restaurants (à recommander notamment les poissons). On y trouve également une porte imposante, Bab Khemis, constituant l'entrée principale de la médina.

La vie dans la vieille ville se concentre autour du souk Esseghir, appelé le petit souk. Il attire par sa diversité de nuits et légumes, exposés sur les stands longeant la promenade principale. Mais une fois dans la médina, le mieux est de s’y perdre, car les balades dans ses rues sinueuses permettent de découvrir de pittoresques passages et des maisons aux entrées originales et colorées.

Il est intéressant également de visiter le petit port de pêche à l’est de la place de la Libération, ou de se reposer sur une des belles plages à proximité de la ville les deux situées à env. 400-500 m du centre, à l'embouchure du fleuve (Lakkous). On peut y aller à bord d'une barque partant du port. Deux plages méritent particulièrement d’être recommandées. La première, au bord de l'océan, régalera notamment les surfeurs, vu ses hautes vagues. La deuxième, située au bord du fleuve Lakkous. Est séparée de l’Atlantique.

Lixus

L'attraction majeure de Larache. Les ruines de la ville antique de Lixus, se trouvent à 7 km au nord-est du centre de la ville. Selon la mythologie, c’est ici, au bord du fleuve Lakkous, que se trouverait le palais du roi Antée, entouré du fameux jardin des nymphes Hespérides gardant le pommier qui donnait des fruits d’or. Les pommes auraient été volées par Hercule sur ordre de la déesse Héra : ainsi le héros réalisa le 11ème de ses 12 travaux.

Les Phéniciens y fondèrent la première ville portuaire de l’Afrique du Nord. Pourtant, les pierres mégalithiques rencontrées près de l’Acropole peuvent signifier que le peuplement eut lieu encore avant cette date. Aussi le nom Lixus, utilisé par les Phéniciens et signifiant la Ville du Soleil, peut être relatif à la culture qui s’y développa avant même leur arrivée.

La ville passa sous l'autorité des Numides et ensuite des Romains. La ville prospéra beaucoup et fut un des plus importants centres urbains de la province romaine de la Maurétanie Tingitane. Pourtant dès que l'empereur Dioclétien priva Lixus de la protection de Rome la ville s’appauvrit pour se vider complètement.

De nos jours, on y trouve des ruines de maisons antiques et de temples ornés de mosaïques et de stucs. Parmi les bâtiments conservés, il y a, entre autres, des vestiges des bains romains avec la fameuse mosaïque représentant la tête démoniaque de Poséidon caractérisée par ses énormes yeux- grand ouverts d'un bleu clair et sa. Langue tirée. De l'impressionnante chevelure du dieu des eaux et océans, on voit dépasser de petites pattes de crabes.

On apprend beaucoup sur l'histoire de la ville avec les ruines de ses 10 halles de production et 147 piscines, où étaient stockés (marinés des éléments de poissons dont on faisait ensuite la sauce préférée des Romains, le garum Or, à l’époque romaine, la ville, spécialisée dans la transformation des poissons, faisait partie du système économique méditerranéen basé sur la fabrication d’huile d'olive et de préparations à base de poissons, y compris le garum.