Al Hoceima

Bâtie sur une falaise, la ville semble ruisseler comme une cascade de maisons se jetant dans les vagues de la Méditerranée. La baie dans laquelle Al Hoceima se situe, est entourée des montagnes du Rif plongeant dans une eau azur.

Al Hoceima est une petite ville portuaire de 55000 habitants. Elle est située dans une baie entourée d'un massif calcaire, Bokkoyas, et d'un bloc de roches volcaniques, Béni Bou Idiz. Elle offre une vue exceptionnelle sur la Méditerranée, surtout depuis la route menant vers le village dAjdir, d’où l’on peut apercevoir quelques îlots rocheux dans la baie. Lun d'entre eux, Penôn de Alhucemas peut se vanter d'une forteresse espagnole du XVe s. conservée jusqu'à nos jours et impressionnante surtout le soir, vu sa belle illumination.

Au Moyen Âge, Al Hoceima était un pays indépendant appelé l'Émirat de Nekor (du nom de la rivière qui traversait le village à l'époque). La région fut dominée par Abd al Krim, leader de la lutte anticoloniale et président de la République d’Al Rif. Il réussit à unir les tribus marocaines des montagnes du Rif et proclama au nord du pays la République du Rif indépendante. Aujourd'hui, Al Hoceima est un endroit où le tourisme est la principale source de revenus.

À la recherche d'un repos ininterrompu, on arrive à la petite plage de Quemado ; pittoresquement située entre deux falaises donnant sur la baie d’Al Hoceima, une forêt d'eucalyptus et la plage de Quemado.

Melilla

La seconde exclave espagnole (la première étant Ceuta) est un lieu très luxueux semblant, par son caractère et son architecture, plus européenne qu’africaine. C’est pour ce contraste qu’il vaut la peine de visiter Melilla.

Melilla, comme la plupart des villes portuaires d'Afrique, fut fondée par les Phéniciens, au IIe s. av. J.C.

Ensuite, elle se vit conquise par les Carthaginois et les Romains. La ville reste sous l'autorité espagnole depuis 1497, toutes les tentatives des sultans marocains de la reprendre ayant été vaines, y compris celle de 1956 qui suivit la fin de l'occupation franco-espagnole. Melilla possède une médina et une partie contemporaine, bâtie au XXe s.

La ville nouvelle a des artères spacieuses et un grand jardin municipal : le parc Hernandez. Son axe principal, 1 Avenida Rey Juan Carlos I, est le lieu où se trouve la plupart des magasins.

Entourée d'une muraille, la vieille Aille se trouve sur un promontoire. Les bâtiments les plus importants de la médina sont la forteresse en pierre du XVe s. et une église catholique. Dans la partie du promontoire la plus avancée dans la mer, il y a le musée municipal (Museo Municipal) abritant des vestiges romains et phéniciens découverts aux alentours de Melilla, tels des vases ou pièces de monnaie. Les bijoux phéniciens de la collection ont des ornements typiques de l'art de la région du Sahara, ce qui témoigne de la grande expansion des Phéniciens. Parmi les objets les plus intéressants, il y a un biberon de l'époque romaine en forme de petit chien. On peut y admirer également des exemplaires d'armure espagnol ou arabe. Il est conseillé de terminer la visite du musée sur la terrasse offrant un panorama de la ville, de la côte, du port et du cap des trois Fourches.

Oujda

La ville est située dans une région sèche, montagneuse et hostile, mais la vie à Oujda a un rythme tranquille. Il est intéressant de visiter le marché traditionnel mais il faut faire attention à ne pas s’enchevêtrer dans les fils servant à fabriquer des tissus multicolores.

La ville se trouve à 13 km de la frontière algérienne, sur une route commerciale menant de deux villes riches, Meknès et Fès, aux ports de la Méditerranée. C'est une région sèche, coupée du climat doux méditerranéen par les montagnes du Rif. Mais ces conditions difficiles ne font pas peur aux xérophytes (plantes adaptées aux milieux secs). Aux alentours d'Oujda, on trouve de l'alfa, une espèce de sparte, soit une herbe xérophyte connue également sous le nom d’herbe à aiguilles. Elle est exportée en grande quantité vers la Grande-Bretagne où elle sert à la fabrication de papier satiné ou est utilisée par les artisans locaux. En entrelacent des fils dans de la laine dont ils font des couvertures ou tapis, ou encore s'en servent pour fabriquer des cordes, des paniers ou des sandales.

Oujda fut fondée en 994 par des nomades fuyant les Arabes et leur nouvelle religion. Un siècle plus tard, quand les Almoravides fondèrent Marrakech et, conduits par Youssef ben Tachfine, commencèrent à conquérir les territoires nord du pays, Oujda se trouva dans leur périmètre. Depuis, elle se vit régulièrement dévastée et reconstruite, par des périodes de prospérité et ou total. Mais les habitants se souviennent de la peur de l'envahisseur.

La ville tut envahie par des multitudes d'ouvriers. Aujourd'hui, Oujda compte plus de 300000 habitants qui vivent surtout dans des quartiers résidentiels contemporains entourant la médina. La vieille ville est typique avec son labyrinthe de rues étroites et de souks traditionnels offrant de l'artisanat marocain. Le plus intéressant d'entre eux, kessaria, proposant des vêtements, s'étale sur une petite place entourée d'arcades. Au fond de la place, à droite, il y a une modeste cour où la laine teinte est enroulée en écheveaux. Ses fils multicolores forment un arc-en-ciel en lin.

À l'ombre des arbres, au carrefour des rues de la médina, la place El Attarine se présente. C'est un lieu de repos populaire avec un petit bar où l’on peut consommer café, thé ou jus d’orange fraîchement pressé. Si l’on traverse la place et si l’on prend la rue Chadli, on sort de la médina par la monumentale Porte Principale Bab Sidi Abd el Ouahab. Sous son arc, les gouverneurs de la ville faisaient pendre les têtes des criminels et celles des révoltés ou des chefs de voyous des montagnes, qu'ils considéraient comme des trophées.

Le massif des Béni Snassen

Une route de montagne pittoresque à travers le massif des Béni Snassen mène le long de sommets calcaires. Sur les terrasses et les tablettes rocheuses les paysans cultivent du blé et des arbres fruitiers.

Le massif des Béni Snassen fait partie des montagnes du Rif. Ses flancs boisés s'étendent au nord-ouest d'Oujda et au sud de Berkane. Son nom se référé à des tribus berbères qui y vécurent avant l'expansion des Arabes. Après l'invasion, les montagnes furent un abri idéal pour les Berbères qui ne voulaient pas se convertir. Le massif des Béni Snassen sépare deux régions : Angad, au sud, avec ses plaines sèches et rocheuses, et Tiffa, au nord, fertile et bien irriguée par le fleuve Moulouya qui permet d'y cultiver des blés, du coton, des vignes ou des agrumes.

La meilleure et la plus confortable, la route N2, mène d'Oujda à Tanger, Après env. 55 km, à Berkane, il faut prendre l'étroite P60I0 en direction de la gorge de Zegzel au sud. La route menant à travers le massif des Béni Snassen est longue de 170 km et très pittoresque mais, à cause de son étroitesse et de nombreux virages, assez difficile également. Les sommets les plus hauts atteignent 900-1400 m. L'escapade n'est possible que s'il fait très beau, de mai à septembre (fête, les températures atteignent 28-30 C). En dehors de cette période, la route risque d'être extrêmement dangereuse, couverte de verglas, enneigée ou inondée.

Le voyage dans le massif des Béni Snassen permet non seulement d’admirer de magnifiques paysages, mais aussi de connaître tant soit peu la vie quotidienne des habitants des villages environnants. Sur la route, on rencontre toujours des autochtones transportant leurs marchandises à dos d'âne ou des bergers avec leurs troupeaux de chèvres et de brebis. Des villages entourés de champs en terrasses se cachent derrière les virages. Il ne faut pas s'étonner si de temps en temps on est arrêté par des hommes avec des jerricans en plastique. Ce sont des stations-service ambulantes et le carburant bon marché vendu par ces hommes vient de la contrebande.

En fin de route, la gorge de Zegzel, longue de 15 km (à env. 8 km de Berkane). Offre de belles vues sur de vastes vallées couvertes d'oliveraies et d'arbres fruitiers, tels des orangers plantés sur les champs en terrasses. Ensuite, le chemin monte vers le sommet du massif, d'où, par beau temps, on voit non seulement l'ensemble de la vallée du fleuve Moulouya mais aussi la côte méditerranéenne.