Chefchaouen – la ville bleu

Cette ville Marocaine située dans les montagnes du Rif servit au XVIIe S. de refuge et maison aux évadés mauresque d’Andalousie.

Chefchaouen veut dire cornes en berbère, car telle est la forme des montagnes qui l'entourent. Cette ville connue fut fondée au XVe S. par un oligarque andalou, Moulay Ali ibn Rachid, échappé d'Espagne. L’histoire de Chefchaouen est strictement liée à la décision d'expulser les musulmans d'Andalousie prise au XVe s. par les Rois catholiques, Isabelle de Castille el son époux Ferdinand II d'Aragon.

Aujourd'hui Chefchaouen se divise en une médina et une ville nouvelle, construite par les Espagnols qui occupèrent ce terrain dans les années 1920-1956, lors du protectorat français. Il est bien de se promener dans les rues sinueuses de la médina, serpentant entre les maisons colorées. La couleur la plus fréquente des maisons est le blanc mais chaque bâtiment est peint en bleu jusqu'à une hauteur de 170 cm. Les maisons sont repeintes chaque année, ce qui permet de raviver les couleurs déteintes par le soleil. Ce paysage est complété par les sommets dénudés des montagnes calcaires entourant la ville d’un côté, et couverts d'une végétation luxuriante de l'autre.

Au centre de la médina, on trouve l'ancienne forteresse, la kasbah, le souk et son artisanat marocain. Son intérieur, créé selon les tendances européennes, cache un beau jardin où poussent de hauts palmiers ainsi que des figuiers et des roses. C’est une oasis exotique et un paradis andalou au cœur de la ville. Si l'on traverse le jardin, on arrive â l'ancienne prison où des colliers de chaînes sont toujours attachés aux murs. Une des salles de la forteresse fut aménagée en petit musée présentant des trônes matrimoniaux et des instruments musicaux d’Andalousie.

IL y a quelques années encore, chaque habitant de Chefchaouen cultivait son petit champ qui lui permettait de gagner sa vie. À côté de la maison, il avait un petit garde-manger pour stocker des produits comme blés, fruits secs, ail ou huile d'olive.

Rythmes andalous à Chefchaouen

Deux festivals colorés attirent en ville des musiciens de tout le Maroc. Lors des festivités, les rues de Chefchaouen deviennent la scène de concerts, de spectacles de musique ou de théâtre et de nombreuses animations pour enfants et adultes.

Le Festival de musique andalouse est une sorte de compétition à laquelle participent les musiciens et les groupes du pays entier : groupes folkloriques, musiciens jouant du folk ou même chœurs féminins. Les musiciens représentent le plus souvent des villes comme Rabat, Tétouan, Tanger, Fès, Safi, Oujda ou Chefchaouen. Le festival est organisé à la fin du printemps ou au début de l'été (mai, juin ou juillet) et dure trois jours. Au programme, il y a également des spectacles de théâtre et des performances d’artistes invités venant de l'étranger, p. ex. d'Espagne, ou de France.

Le Festival international de Chefchaouen Alegria Achamalia est organisé dans la première moitié du mois de juillet. Son objectif est de promouvoir à l'échelle internationale la ville et sa culture, art et nature. Ce sont les rues de la ville qui constituent la scène des concerts, des spectacles et des danses. Lors de cet événement présentant des musiciens locaux, nationaux ou étrangers, on organise également des défilés de mode. D'une certaine manière, les tenues traditionnelles de la région de Chefchaouen reflètent le style de vie des femmes qui y vivent.