Tétouan - Histoire et art du Maroc

Une ville blanche perdue dans la verdure, cachée dans la vallée du fleuve Martin et surnommée petite Andalousie. La médina locale, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de PUNESCO, présente un style andalou et constitue un souvenir de la splendeur arabe.

Tétouan est la capitale administrative

De la région du Rif, très bien reliée avec d'autres villes importantes, telles Tanger vu Coula. C'est également un centre culturel important avec, entre autres, deux écoles supérieures des beaux-arts, un conservatoire de musique, deux musées et une bibliothèque bien approvisionnée. C'est ce potentiel intellectuel et ses jardins municipaux fleuris qui procurèrent à Tétouan le nom de petite Andalousie,

L’histoire de la ville remonte au XVe S, la première colonie fut celle bâtie par un sultan de la dynastie des Mérinides pour ses soldats, en peu de temps, elle se vit convulse par des corsaires qui s’y installèrent avec leurs camarades venus d'Algérie et initièrent des attaques pirates contre des bateaux espagnols et la côte ibérique. C'est pourquoi le roi espagnol de Castille-et-Leôn, Henri III de Castille, décida en 1399 d'anéantir la ville de Tétouan.

La ville vécut sa renaissance avec l'arrivée des Arabes et des Juifs fuyant l'Espagne, En J 492, les Rois catholiques initièrent une grande purge religieuse sur la péninsule Ibérique. Des milliers de musulmans et de juifs fuirent vers l'Afrique pour y chercher refuge. Nombre de ces évadés trouvèrent un abri dans les ruines de la citadelle ravagée de Tétouan. La ville fleurit. Sous Moulay Ismail, pour, à peine deux siècles plus tard, se trouver au centre d'une lutte d'influence en Afrique, opposant deux puissances européennes, l'Espagne et l’Angleterre.

Finalement, Tétouan fut occupé par les Espagnols en 1860. A la fin de 1 occupation franco-espagnole au Maroc en 1956, la ville se trouva à nouveau sous 1 autorité du roi marocain.

Médina

En 1997, la vieille ville de Tétouan fut inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO pour son architecture originale et ses décorations andalouses, visibles surtout sur les barreaux des fenêtres ou les finitions délicates des cadres de fenêtres et de portes. L'architecture de la médina fait penser à des villes comme Grenade ou Séville. Certaines maisons sont toujours habitées par des descendants des réfugiés de ces villes espagnoles.

La médina de Tétouan est connue pour son souk El Bouts, situé au cœur même de la vieille ville. Les stands sont placés au-dessous des arbres, sur une petite place dominée par la haute tour d'une ancienne forteresse. Le matin, on peut s'y approvisionner en poissons et le soir en viandes. Si l'on cherche des tenues ou des tissus, il est bien de visiter la place Ghersa el Kébira, située à proximité du souk, où de nombreuses boutiques offrent des accessoires pour décorer les djellabahs et les cafetans. Sur la petite place de l'Usàa, on voit travailler des artisans fabriquant des tenues et de la maroquinerie, d'une qualité égalant celle des produits de Fès 'est un endroit baigné de couleurs, car les tenues des femmes de la région de Tétouan sont teintes de nuances vives et gaies, le plus souvent de rouge.

La médina est la plus intéressante le soir. C'est alors que la place Hassan II et la rue Ahmed Torres deviennent le heu de véritables spectacles avec de la musique, des chants et des danses. Tous les habitants pratiquent une promenade du soir traditionnelle, terminée par un dîner.

Musée Archéologique

Près des murs de la vieille ville, le musée Archéologique se dresse. Au rez-de-chaussée, on peut admirer une collection d'objets du néolithe, trouvé près d'Asilah ou une maquette présentant les cromlechs de M’Soura. Une attrac­tion majeure, les mosaïques de Lixus, présentent Vénus avec son bien-aimé Adonis ou encore Mars avec la mère de Rémus et Romulus, Rhéa Silvia. Dans les vitrines on voit expo­sés, entre autres, des objets de toilette de l’époque romaine. La riche collec­tion des monnaies romaines au premier étage régale les numismates. À ne pas manquer non plus, le jardin où l'on ex­pose des amphores, des stèles (monu­ments funéraires) avec des inscriptions phéniciennes, des mosaïques à motifs géométriques importées de Lixus ou des presses antiques à huile d’olive et des meules à grains.

École des métiers d’arts traditionnels

Toujours près des murs de la ville, on trouve l’École des métiers d’arts traditionnels. Dans une dizaine d’ateliers, plus de 250 élèves se préparent à exercer leur profession. Ils apprennent à tisser des tapis, à broder, à élaborer des mosaïques et de la céramique, à graver des motifs dans le métal, à sculpter dans le stuc ou encore à broder la maroquinerie. Pour les touristes, la pièce la plus intéressante de l’école est la salle d’exposition où l’on présente les plus beaux travaux des élèves. Le bâtiment est embelli par un splendide jardin à l’andalouse, caractérisé par ses deux allées principales se croisant au milieu, à l’emplacement d’une fontaine décorative.

Musée des Arts et Traditions Populaires

La visite de ce musée permet de mieux connaître la culture et l'art du Maroc.

Dès le hall, on peut admirer des instruments musicaux andalous originaux, comme des tambourins, des castagnettes, des harpes ou des guitares. La cour intérieure abrite des salles d'exposition dont La plus intéressante, la salle de cuisine, présente aussi bien des plats nécessaires à la préparation du couscous et du traditionnel thé à la menthe que ceux utilisés pour servir les plats, en terre cuite et richement ornés, ce qui est caractéristique de l’école de Tétouan.

La collection comprend également des tenues des habitants des villages voisins. On est impressionné par de beaux sacs en cuir, ornés de broderies à motifs colorés ou même de médaillons en bronze. Au premier étage, on expose des tenues de mariage à l'andalouse, typiques par leur large gamme de couleurs et un design riche et sophistiqué. Une tenue de jeune fille juive ligure parmi les robes et les cafetans arabes.